et la suite :
Si le pronom relatif "que" (le premier), est complément d'objet direct du participe, l'accord se fait normalement.
Les personnes que tu as prévenues que je viendrais.
Tu as prévenu qui? que = les personnes = COD.
Tu les as prévenues de quoi? que je viendrais = COI.
Un nom collectif est un nom constituant une collection (un groupe, une foule, une multitude, etc.). Lorsqu'il est suivi du nom qui représente les éléments de cette collection (un groupe de soldats, une foule de manifestants, une multitude d'oiseaux, etc.), le participe passé s'accorde, selon le sens, tantôt avec le nom collectif, tantôt avec son complément.
La multitude de voitures que j'ai vue.
C'est la multitude qui est vue.
Le groupe de soldats que j'ai vus.
Ce sont les soldats qui sont vus.
L'usage est très variable mais quelques règles, à peu près observées, peuvent aider à l'accord.
1. Avec "espèce, façon, genre, manière, sorte, type", on accorde avec le complément lorsque celui-ci représente l'idée générale (l'espèce de banc que j'ai vu). Mais on accorde avec "espèce, genre, etc." lorsque ces mots sont précédés du déterminant démonstratif (Ce genre de lettre qu'il a écrit).
2. Avec "force (sans de), la plupart de, nombre de, bon nombre de, grand nombre de, quantité de" l'accord se fait avec le nom qui suit (Force mots qu'il a prononcés).
3. Avec les noms numéraux du type "douzaine, centaine, cinquantaine, etc." l'accord se fait avec le nom qui suit (La douzaine d'ouvriers qu'il a interrogés).
4. Avec "une infinité" l'accord est plus fréquent avec le nom qui suit car l'idée de nombre prédomine (L'infinité de sauterelles que j'ai vues).
Les noms de fractions "la moitié, le tiers, le quart, une partie de, une fraction de" obéissent au même usage : accord avec le premier mot ou avec le second, selon que l'esprit s'attache à l'un ou à l'autre :
La moitié des invités sont venus.
La moitié des invités est venue.
Le dixième de la moisson fut perdue.
Le dixième de la moisson fut perdu.
Lorsqu'un adverbe de quantité accompagné de son complément (Combien de difficultés. Trop de marins. Que de patience, etc.) est en rapport avec un participe passé, celui-ci s'accorde la plupart du temps avec le complément.
Trop de marins sont partis.
Combien de lettres as-tu écrites?
En fait, l'adverbe se comporte comme un déterminant et le nom est le noyau du groupe; c'est avec lui que se fait l'accord.
Mais lorsque c'est l'adverbe de quantité qui exprime, en fait, l'idée dominante, il arrive que l'accord se fasse avec celui-ci.
Trop de complaisance serait blâmé.
Cet accord est habituel lorsque l'adverbe est nominalisé par la présence d'un déterminant.
Le trop de coups qu'il a reçu a usé son cerveau.
Cette nominalisation est fréquente avec "le peu, ce peu, le trop". Mais même dans ce cas, selon l'attention porté par le scripteur, on trouve l'accord avec le nom ou l'adverbe et rien n'empêche d'écrire, par exemple : Le peu de choses qu'il avait retenues.
Lorsque le complément d'objet direct est le pronom personnel "en", le participe passé peut être accordé ou laissé invariable.
Voyez ces fruits, en avez-vous mangé?
Voyez ces fruits, en avez-vous mangés?
Dans le premier exemple, "en" n'est pas senti comme un pluriel. Il représente plutôt une substance "massière", presque indivisible, abstraite : Des fruits, j'en ai mangé, c'est la "substance fruit" qui est mangée.
Dans le second exemple, "en" représente les fruits et plus spécialement "tant de fruits mangés".
On pourra se passer avantageusement de ces finesses et laisser le participe passé toujours invariable lorsque l'objet direct placé avant est le pronom "en". Cette règle est valable même si "en" est associé à un adverbe de quantité (Des films, j'en ai beaucoup vu).
Le participe passé des verbes impersonnels ou pris impersonnellement est invariable.
Les vents qu'il y a eu.
Les soins qu'il a fallu.
etc.
Lorsque le participe passé est en rapport avec un pronom relatif, soit que celui-ci représente le sujet (la femme qui est tombée), soit qu'il représente le complément d'objet direct (la femme que j'ai vue), le participe passé s'accorde, selon la règle générale de l'accord du participe passé, avec l'antécédent du pronom relatif (la femme, dans nos deux exemples).
Il peut y avoir un problème si le pronom relatif renvoie à plusieurs antécédents (l'homme et la femme que j'ai vus).
Il faut alors savoir si les antécédents s'ajoutent ou ne s'ajoutent pas. Avec les coordinations qui habituellement ajoutent un terme à l'autre (et, virgule) l'accord se fait au pluriel. Mais la coordination ne comporte pas toujours cette idée d'addition, en particulier, avec :
- les conjonctions de comparaison "comme, ainsi que, autant que, moins que, plutôt que", etc. Lorsque les antécédents s'ajoutent, l'accord se fait sur les deux. Lorsqu'ils ne s'ajoutent pas, on fait l'accord avec le premier.
La fille, comme le père, est venue.
Ne s'ajoutent pas.
La fille comme le père sont venus.
S'ajoutent.
C'est le fils autant que le père que j'ai invités.
s'ajoutent.
C'est la fille plutôt que le père que j'ai invitée.
Ne s'ajoutent pas.
- les coordinations "ou, ni". Lorsque les antécédents s'ajoutent, l'accord se fait sur les deux. Lorsqu'ils ne s'ajoutent pas, on fait l'accord avec le dernier.
Le participe passé conjugué avec "avoir" et suivi d'un infinitif, s'accorde si l'objet direct qui précède se rapporte au participe.
Je les ai vus manger.
Si l'objet direct se rapporte à l'infinitif le participe passé reste invariable.
Les élèves que j'ai envoyé chercher.
Il n'est pas toujours facile de savoir si l'objet direct se rapporte au participe ou à l'infinitif. Quelques procédés pratiques permettent parfois de trancher.
- Intercaler l'objet direct entre le participe et l'infinitif (j'ai vus les manger) puis remplacer l'infinitif par l'expression "en train de + infinitif" (j'ai vus les en train de manger). Si la phrase garde son sens, faire l'accord. Que donnerait le second exemple ? (Les élèves que j'ai envoyé chercher. J'ai envoyé les élèves chercher. = J'ai envoyé les élèves en train de chercher : pas d'accord).
- Si l'infinitif peut être (ou est) suivi d'un complément introduit par la préposition "par", il est invariable (Les portes que j'ai vu repeindre. Suite possible ...par les ouvriers.
- Si l'objet direct est l'être qui fait l'action exprimée par l'infinitif, il faut accorder le participe. Comparer: Les hommes que j'ai vus déménager et Les meubles que j'ai vu déménager.
- Si l'infinitif a lui-même un complément d'objet direct, il faut accorder le participe (Ces soldats, je les ai entendus fredonner des chansons).
Notez : "Fait" suivi d'un infinitif est toujours invariable.
Les verbes pronominaux se conjuguent avec l'auxiliaire "être". Mais certains pronominaux dits "réfléchis" (le sujet fait l'action sur lui-même : Il se lave) et "réciproques" (plusieurs sujets font l'action les uns sur les autres : Ils se réconcilient) sont parfois transitifs directs et assimilés avec les verbes se conjuguant avec l'auxiliaire "avoir" (accord avec le complément d'objet direct si celui-ci précède).
Devant les pronominaux réfléchis et réciproques il convient de chercher et de situer le complément d'objet direct. Celui-ci peut être :
- le pronom réfléchi : Elle s'est blessée = Elle a blessé qui? (souvenez-vous : le verbe est traité comme s'il était conjugué avec "avoir", donc la question se pose avec l'auxiliaire "avoir"), elle a blessé qui? = "se" mis pour elle-même = COD placé avant = accord.
- un élément autre que le pronom réfléchi : celui-ci peut être placé après et il n'intervient pas dans l'accord (Elle s'est blessé la main). Mais il peut être placé avant et force l'accord (La main qu'elle s'est blessée).
S'il n'y a pas d'objet direct le participe est invariable (Ils se sont succédé, par exemple, répond à la question "à qui?" c'est un objet indirect).
Notez : les règles et les exceptions concernant l'accord du participe passé conjugué avec "avoir", s'appliquent pour les pronominaux réciproques et réfléchis : en particulier, lorsque le verbe est précédé d'un collectif ou nom de fraction, lorsqu'il est en rapport avec "le peu", précédé de "en", suivi d'un infinitif, etc.
En dehors des cas ci-dessus qui concernent les réfléchis et les réciproques, le participe passé des verbes pronominaux s'accorde avec le sujet. Soit que le pronom réfléchi ne soit pas analysable, soit que le verbe soit transitif indirect ou intransitif.
Elles se sont échappées.
Ils se sont repentis.
Ces fruits se sont bien vendus.
etc.
VIVE L ORTHOGRAPHE